Né le 11 septembre 1935 à St Dizier (Haute-Marne), décédé le 12 avril 2023 à Paris des suites d’un cancer, Mgr Jacques Gaillot est connu pour ses actions en faveur des sans-papiers et des sans-domicile, des migrants et des marginaux, et pour ses prises de position très libres au sein de l’Eglise catholique, par exemple pour le mariage des prêtres ou le "mariage pour tous", l’usage de la contraception ou l’IVG. Il est moins connu pour son opposition au nucléaire tant civil que militaire.
Marqué par la guerre d’Algérie où il fait son service militaire de 1957 à 1959, il s’engage pour le désarmement, notamment nucléaire. En 1995, il participe à l’expédition du Rainbow Warrior II contre la reprise des essais nucléaires à Moruroa. Il signe régulièrement les appels d’ACDN, dont en 2003 l’Appel mondial pour libérer la planète de toutes les armes de destruction massive, toujours d’actualité vingt ans plus tard.
Le 24 septembre 2005, il participe dans son département d’origine à la grande manifestation de Bar-le-Duc contre l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure.
En mai-juin 2012, il apporte son soutien, avec deux autres évêques français, Christophe Dufour, archevêque d’Aix-en-Provence et Arles, et Emmanuel Lafont, évêque de Cayenne, et de nombreuses personnalités internationales dont Noam Chomsky, à la grève de la faim du président d’ACDN, qui durera 42 jours, pour obtenir un référendum sur la participation de la France à l’abolition des armes nucléaires.
En 2013, il cosigne une lettre ouverte à François Hollande et fait partie du petit groupe de militants qui la portent à l’Elysée avec une pétition de plusieurs milliers de signataires pour l’abolition des armes nucléaires.
En janvier 2019, il assiste à une conférence de presse à l’Assemblée nationale présentant la Proposition de Loi référendaire sur ce sujet.
En mars de la même année, il fait une exception à son retrait de toute intervention publique, pour venir à Saintes et y tenir une conférence intitulée "La paix est aussi notre affaire !", au cours de laquelle il raconte notamment, avec beaucoup d’humour, son entrevue de 2015 avec le pape François.
Toujours soucieux d’agir pour "un monde plus humain, plus solidaire, plus juste", cette profonde humanité a pu conduire Jacques Gaillot à commettre quelques erreurs et surtout prendre de nombreux risques, qu’il a assumés et dont nous lui sommes reconnaissants au titre de l’indéfectible amitié qu’il nous portait et que nous lui portons.
Sa mort est une perte pour le mouvement antinucléaire et abolitionniste, comme l’ont été celles de Claude Piéplu, Graeme Allwright, Stéphane Hessel ou Albert Jacquard.
Requiescat in pace !
ACDN
contact@acdn.net
Jacques Gaillot et Jean-Marie Matagne
à l’Assemblée nationale
le 23 janvier 2019
Appel mondial, 2003
Conférence du 1er mars 2023 à Saintes