Article publié par le journal Sud Ouest le 09/08/2014 à 06h00, modifié le 13/08/2014 à 14h40 par Séverine Joubert
Les jeûneurs amèneront la flamme du désarmement nucléaire sur le marché Saint-Pierre, ce matin, avant la cérémonie prévue à 10 h 45 au monument aux morts. © Photo
photo S. J.
Paris, Valduc - en Côte-d’Or où siège le Commissariat à l’énergie atomique - et Saintes sont les trois villes françaises qui célèbrent, depuis mercredi, les 69e anniversaires des destructions d’Hiroshima et Nagasaki, villes japonaises rayées de la carte par la bombe atomique.
Aujourd’hui, à 11 h 02, cela fera exactement soixante-neuf ans que la deuxième bombe était larguée sur Nagasaki.
Des panneaux d’explication
C’est en mémoire des victimes, mais aussi pour demander l’abolition des armes nucléaires, que des militants jeûnent. Une requête partagée par 81 % des Français, selon un sondage de l’Ifop (Institut français d’opinion publique) demandé en 2012 par le Mouvement pour la paix.
À Saintes, ville membre du réseau mondial Abolition 2000 et des Maires pour la paix, ils sont huit à marquer ainsi leur motivation, sous l’impulsion de l’association Action des citoyens pour le désarmement nucléaire (ACDN). Son président, Jean-Marie Matagne, avait déjà jeûné pendant 42 jours, en mai et juin 2012, pour la même cause. Il note que, depuis dix ans, quelles qu’aient été les couleurs politiques des équipes en place, la Ville de Saintes s’est toujours affichée contre les armes nucléaires. « Ce n’est pas fréquent », relève pour sa part Alain, un des jeûneurs.
Les militants se sont installés sur la prairie de la Palu, avenue de Saintonge, à côté des arbres d’Hiroshima et de Nagasaki, deux ginkgo biloba plantés en 2006 et 2008.
Au milieu du campement, des panneaux d’explication - offerts en 2004 par la Mission d’Hiroshima - font écho à la flamme du désarmement nucléaire. Elle a été allumée mercredi matin et traversera le marché Saint-Pierre ce matin, vers 10 heures.
Venus d’Ariège
Aude, Alain, Luc, Ulysse, Jean-Paul (venu d’Angers), Patrice et Marie-Hélène (venus spécialement d’Ariège) mettront un terme à leur jeûne à midi. Ces derniers sont adhérents de l’association Enfants de Tchernobyl Belarus. Ils sont arrivés pour prêter main forte au mouvement et, tout simplement, faire nombre pour étoffer la troupe des jeûneurs.
Le tout avec l’espoir d’avoir fait entendre et comprendre leur lutte. Celle de la fin de l’armement nucléaire et par extension, même si ce n’est pas l’objet de l’action en cours, la fin du nucléaire civil.
De l’autre bout du monde
L’action saintaise a d’ores et déjà reçu des soutiens symboliquement forts. Les organisateurs ont, en effet, été destinataires de courriers de remerciement et d’encouragement des maires de Nagasaki et d’Hiroshima et de Mgr Emmanuel Lafont, évêque de Cayenne. Mgr Jacques Gailllot s’est également manifesté cette semaine.
Ces signes venus de l’autre bout du monde doivent se traduire localement. Pas simple de mobiliser mais les militants ne lâchent pas le morceau. Ils réclament un référendum avec une question précise : « Approuvez-vous que la France participe, avec les États concernés, à l’élimination complète des armes nucléaires, sous un contrôle mutuel et international strict et efficace ? »
Le programme : la flamme quittera le site de la Palu vers 10 heures, ce matin, direction le marché Saint-Pierre, avant une cérémonie devant le monument aux morts, à 10 h 45. À midi, rupture du jeûne et soupe à partager, salle Saintonge.
Séverine Joubert