Les crimes contre l’humanité sont ainsi définis par l’article 6c du statut du Tribunal militaire de Nuremberg : "l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux...". Il ajoute : "Les dirigeants, organisateurs, provocateurs ou complices qui ont pris part à l’élaboration ou à l’exécution d’un plan concerté ou d’un complot pour commettre l’un quelconque des crimes ci-dessus définis sont responsables de tous les actes accomplis par toutes personnes en exécution de ce plan."
Assassiner des civils, hommes, femmes, enfants, vieillards, les prendre en otages, mitrailler une rave party, tuer des centaines de jeunes qui font la fête, c’est horrible et totalement inacceptable. De tels actes, manifestement programmés, ne sont pas des actes de guerre, ce ne sont même pas "seulement" des crimes de guerre, ce sont des crimes contre l’humanité.
Bombarder méthodiquement une terre surpeuplée et faire des milliers de victimes dans la population qui y est enfermée, c’est aussi un crime contre l’humanité, tout aussi inacceptable.
Et menacer d’anéantir des villes à coup de bombes atomiques, c’est promettre d’exécuter un crime monstrueux qui placera ses auteurs au ban de l’humanité, comme l’affirme l’ONU depuis sa résolution 1653 XVI du 24 novembre 1961.
A part ce crime de masse, de quoi les armes nucléaires sont-elles capables ?
Celles de l’OTAN n’ont pas empêché Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine le 24 février 2022 et ses troupes de commettre depuis de nombreux crimes de guerre. Les siennes l’ont au contraire incité à se croire tout puissant et à piétiner l’engagement de la Russie de respecter la souveraineté et les frontières de l’Ukraine (Mémorandum de Budapest, 5 décembre 1994).
De même, les armes nucléaires d’Israël n’ont pas empêché le Hamas d’attaquer Israël et de commettre les crimes horribles du 7 octobre 2023. Elles n’empêchent pas non plus Israël de commettre des crimes similaires contre les civils de Gaza. Elles l’incitent au contraire à se croire tout permis et à bafouer depuis des décennies les accords d’Oslo et les résolutions de l’ONU relatives à une solution juste et durable du conflit israélo-palestinien.
Les armes nucléaires de la France, qui ne dissuadent aucun terroriste, n’empêcheront rien non plus en cas d’attaque "conventionnelle" par un pays qui en possèderait aussi. S’en servir contre lui pour un "ultime avertissement", ce serait provoquer une riposte nucléaire. S’en servir pour venger une attaque nucléaire, ce serait provoquer notre anéantissement. Ce sont des armes à la fois criminelles et suicidaires.
Elles sont "fondamentalement dangereuses, extraordinairement coûteuses, militairement inefficaces et moralement indéfendables" selon le général US Lee Butler, ancien chef du Strategic Air Command (1992). Loin d’assurer l’ordre mondial, elles entretiennent le chaos en érigeant la destruction de l’Autre comme principe ultime et dominant. Elles menacent notre existence même, en tant qu’individus et en tant qu’espèce. Nous sommes au bord du gouffre, et ce n’est pas en menaçant de commettre des crimes contre l’humanité pour venger des crimes contre l’humanité qu’on s’en éloignera.
La bombe atomique est la quintessence et la "marraine" des violences de ce monde. Il est plus que temps de s’en débarrasser. Oui, mais comment ? Telle est la question qui se pose et qu’il nous faut résoudre sous peine de mort collective. D’autant plus que nous devons rassembler au plus vite toutes nos forces pour faire face aux catastrophes écologiques. Le débat est urgent. Ouvrons-le sans délai.
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Peut-on faire la paix à l’ombre des bombes atomiques ?
Débat public
Samedi 4 novembre 2023 à 16h
SAINTES
Salle Saintonge N° 1
11 Rue Fernand-Chapsal
Le débat sera précédé du film de Larbi Benchiha (52’) "Bons baisers de Moruroa"
Débat organisé par ACDN
www.acdn.net
contact@acdn.net
ENTREE LIBRE
Voir en ligne :
“La punition collective de Gaza par Israël est contraire au droit international et devrait cesser immédiatement", selon Mairead Maguire, Prix Nobel de la Paix (1er octobre 2008)