Les scientifiques du "Bulletin of Atomic Scientists" sonnent le tocsin. Les entendra-t-on enfin ? Ils actualisent l’Horloge de l’Apocalypse ("Doomsday Clock") en fonction des événements de l’année écoulée. En 1991, après la fin de la Guerre froide, ils avaient placé la grande aiguille de l’Horloge à 17 minutes de minuit. Depuis, elle n’a cessé de s’en rapprocher. En 2015, elle n’était plus qu’à 3 minutes ; en 2018, à 2 minutes ; en 2020 à 100 secondes ; 2023 : 90 secondes. Et maintenant à 89 secondes...
Juste une seconde de moins ? Oui, mais hautement symbolique : elle signifie, nous disent-ils, que désormais, "chaque seconde compte". Ils nous le disent avec angoisse et gravité : "c’est le pire moment de l’histoire de l’Horloge".

Créée en 1947, "l’Horloge de l’Apocalypse" ou du Jugement dernier ("Doomsday Clock"), nous avertit de la menace, plus ou moins proche de nous, de voir notre monde détruit par les technologies dangereuses que nous avons créées. Il s’agit d’une métaphore, d’un rappel des dangers auxquels nous devons faire face si nous voulons survivre sur la planète.
Lorsque l’horloge fut créée en 1947, le plus grand danger pour l’humanité provenait des armes nucléaires, notamment de la perspective que les États-Unis et l’Union soviétique se dirigent vers une course aux armements nucléaires. Qui eut lieu, de fait. La grande aiguille fut fixée à 7 minutes de minuit. En 1953, alors que la guerre de Corée opposait l’Est et l’Ouest, elle n’en était plus qu’à deux minutes, En 2007, le Bulletin a examiné pour la première fois dans ses délibérations préparatoires les perturbations possiblement catastrophiques dues aux changements climatiques. Cette année, des facteurs supplémentaires ont été invoqués, comme les risques de pandémies, la militarisation de l’espace.ou les technologies disruptives. Ces nouvelles menaces n’ont pas fait disparaître la menace nucléaire, bien au contraire : elles se conjuguent avec elle pour la rendre encore plus probable, plus imminente.
Ce 28 janvier 2025, comme chaque année à pareille époque, ils ont tenu à Chicago la conférence au cours de laquelle ils annoncent le temps qui nous sépare de minuit, l’heure fatidique qui sonnera le glas de l’humanité.
Quiconque les a écoutés et entendus ne peut plus se permettre de regarder ailleurs. A présent, la maison brûle VRAIMENT.
***
Communiqué du Bulletin
Foire aux questions : Pourquoi un Référendum d’Initiative Partagée