Armes et centrales nucléaires, dérèglement climatique, spéculation et crises financières, guerres de toutes sortes... Autant de menaces sur le monde. Alors, "comment faire converger la lutte antinucléaire et les autres luttes pour la paix, la justice et la sauvegarde de la planète ?" Ce sera l’objet d’un débat public lors des 1e Rencontres pour un Monde Vivable Dénucléarisé (RMVD) qui auront lieu à Saintes du 23 au 25 octobre prochain.* Mais l’intérêt de ces Rencontres ne s’arrête pas là, comme le prouve leur programme.
RENCONTRES POUR UN MONDE VIVABLE DENUCLEARISE (RMVD)
NI ARMES, NI CENTRALES NUCLEAIRES !
SAINTES 23-25 OCTOBRE 2015
Salles Saintonge, 11 Rue Fernand Chapsal
Pourquoi ces Rencontres ?
Origines
Le mouvement antinucléaire français est presque aussi vieux que « l’aventure atomique » militaire et civile. Le 8 août 1945, Albert Camus préfigurait sa naissance dans son éditorial de Combat, lorsqu’il déclarait : « la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie ». Le mouvement s’est d’abord dressé, dès les années 50, contre la « sauvagerie » de l’atome militaire, mais aussi, dans les années 70, contre l’atome civil. En 1997, le Réseau « Sortir du nucléaire » se créait avec l’ambition déclarée de le fédérer. Cependant, une crise apparue en 2010 au sein du Réseau l’a profondément divisé. Le 1er février 2015, l’Assemblée générale du Réseau réunie à Dijon ouvrait l’espoir d’une sortie de crise, avec l’élection d’une nouvelle majorité et l’adoption d’une nouvelle ligne. Il fut alors question de tenir un Congrès interne qui aurait dû être à la fois décisionnel et ouvert aux groupes extérieurs au Réseau. Les deux objectifs s’étant avérés incompatibles et le délai trop court, le Réseau a repoussé son Congrès au début de 2016. Pour sa part, l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire, fondée en 1996, a accepté de répondre au vœu de plusieurs groupes à la fois extérieurs et adhérents au Réseau en organisant ces Rencontres, dans l’esprit de toutes celles organisées à Saintes depuis les 1e JDN de 2001 - notamment les Etats généraux pour un monde vivable (EGMV) qui rédigèrent et adoptèrent à l’unanimité, en 2011, la Charte pour un Monde Vivable.
Nous voulons un monde vivable, et vivable pour tous, que l’on vive ou non près d’une centrale, et dans un pays doté ou non d’armes nucléaires. C’est pourquoi nous le voulons sans armes ni centrales nucléaires. Ce motif largement partagé devrait nous permettre de convaincre un nombre croissant de nos concitoyens que le monde doit être dénucléarisé. Et pas seulement « décarboné ». C’est pourquoi ces Rencontres sont ouvertes à toute personne partageant ce double objectif : un monde vivable, libéré du danger nucléaire militaire et civil. Un tel monde est l’affaire de tout le monde.
Objectifs
- Tirer les leçons de l’histoire qui, depuis la création du Commissariat à l’Energie Atomique en 1945, a vu tous les gouvernements français sans exception développer, semi-clandestinement puis ouvertement à partir de 1960, un armement nucléaire qui peut aujourd’hui faire un milliard de morts, et ensuite, à partir du milieu des années 70, imposer le gigantesque programme électronucléaire qui a doté la France de 58 réacteurs : près d’un réacteur par million d’habitants – un record mondial.
- Comprendre les raisons pour lesquelles le mouvement antinucléaire français, malgré des moments de forte mobilisation à différents niveaux et malgré une structuration nationale, n’a pu empêcher ni même infléchir cette orientation nucléaire, militaire et civile, des pouvoirs politiques et de la technostructure dirigeante.
- Réfléchir aux moyens de renverser le rapport des forces avec le lobby nucléaire, en mobilisant l’opinion publique nationale et internationale contre ses choix néfastes, irresponsables, et obtenir les décisions politiques qui permettront de débarrasser le plus rapidement possible la France, l’Europe et le monde des armes et des centrales nucléaires. Car à tout moment, une catastrophe d’origine civile ou militaire peut survenir. L’urgence est à nos portes.
- Aborder sans tabou des sujets controversés ou difficiles : les alternatives à l’électronucléaire ; les délais et scénarios de sortie ; le référendum comme moyen de contrer le lobby nucléaire ; le démantèlement des centrales ; le sort des déchets ; le sort d’AREVA ; le sort des « travailleurs du nucléaire » ; l’omerta et la désinformation médiatiques ; l’action en direction de l’opinion, des élus, des partis, des syndicats, des ONG, des Eglises, de la jeunesse… ; les formes d’organisation, de communication, l’esprit et les pratiques du mouvement antinucléaire...
- En tirer, s’il se peut, un bilan consensuel et une « feuille de route », dont la première étape imposée se présente dès décembre 2015 avec, à Paris, la COP21 - mais que chaque participant restera libre de suivre comme il l’entend.
Partagez-vous les objectifs de ces Rencontres ? Voulez-vous y participer ? Alors ne tardez pas à remplir et retourner votre fiche d’inscription à : ACDN, 31 Rue du Cormier, 17100 Saintes.
Fiche d’inscription
- Plus d’infos : contact@acdn.net
RENCONTRES POUR UN MONDE VIVABLE DENUCLEARISE (RMVD)
NI ARMES, NI CENTRALES NUCLEAIRES !
SAINTES 23-25 OCTOBRE 2015
Organisées par l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire avec le soutien de Greenpeace
PROGRAMME INDICATIF *
Vendredi 23 octobre
A partir de 13 h : Accueil Salle Saintonge, 11 Rue Fernand-Chapsal
14h : Ouverture de l’exposition "Deux mondes possibles"
14h 30 : Tour d’horizon. Panorama des luttes du local à l’international et échanges d’expériences.
16h 30 : Intermède
17h : Conférence de presse et témoignages
18h : Allumage de la Flamme du Désarmement Nucléaire (Festivité publique)
21h : Film, suivi d’un débat sur le risque nucléaire (Ouvert au public. Entrée libre)
Samedi 24 octobre
8h 30 : Accueil Salle Saintonge
9h : Plénière
9h 30 – 11h : Ateliers Série A : Où en sommes-nous ? (Etat des lieux)
A1. Après Hiroshima et Nagasaki : Les stratégies de la terreur (Terreur d’Etat et terrorisme) / Arsenaux et lobbies
A2. Après Tchernobyl et Fukushima : Effets immédiats, à moyen et à long terme / Irradiation, alimentation, santé
A3. Après le réchauffement climatique : L’eau et les océans / La COP 21
A4. Après la révolution informatique : Big data et Big Brother / Cyberguerre, désinformation et nucléaire
11h 30 – 12h : Plénière. Mise en commun des ateliers Série A.
14h - 15h 30 : Ateliers Série B : Comment en sommes-nous arrivés là ?
B1. Le lobby nucléaire militaire et civil en France, CEA, EDF, AREVA, Ecole des mines, OPECST… Comment prennent-ils et imposent-ils leurs décisions ? Comment leur résister ?
B2. Responsabilités des antinucléaires dans leurs échecs et leurs succès, en France et ailleurs.
B3. Croissance, décroissance et pratiques alternatives. Deux modèles de société.
B4. (Sous réserve)
16h – 17h 30 : Ateliers Série C : Comment en sortir ? Obstacles, opportunités, vraies et fausses solutions.
C1. Les délais : Le système peut-il s’effondrer sans catastrophes ? / « Transition » ou « sortie immédiate » ?
C2. Les déchets : l’héritage maudit. Que faire des déchets ? Que faire des centrales ?
C3. Les projets : EPR/ ITER/ ASTRID/ LMJ… Comment y mettre un terme ?
C4. Les alternatives : énergies renouvelables/énergies nouvelles/économies d’énergie. Solutions techniques, choix politiques et changements de comportements.
18h : Plénière de synthèse. Mise en commun des ateliers Séries B et C.
21h : Table Ronde suivie d’un débat public : « Atome, Climat, Finance, Guerre... Comment faire converger la lutte antinucléaire et les autres luttes pour la paix, la justice et la sauvegarde de la planète ? »
Avec Yannick Rousselet, chargé des questions nucléaires et de la campagne Climat/Energie à Greenpeace-France ; Emmanuel Hussenet, guide polaire, journaliste, écrivain, initiateur de Hans, île universelle ; Eric Berr, maître de conférences à l’Université de Bordeaux, Economistes Atterrés ; Jean-Marie Matagne, philosophe, président d’ACDN.
Dimanche 25 octobre
8h 30 - 10h (heure d’hiver) : Ateliers Série D : Que faire ? Objectifs tactiques, stratégiques, et moyens d’action.
D1. Comment obtenir les décisions politiques ? (Instances de décision, référendum et élections)
D2. Comment gagner la bataille de l’opinion ? (Médias, relais d’opinion, réseaux sociaux, manifestations…)
D3. Comment nous organiser ? (Esprit, méthodes, moyens de concertation et de coordination)
D4. Actions diverses : COP 21 / Rôle des CLI / Actions juridiques / Actions financières, « Don’t Bank the Bomb »…
10h 30 -12h : Plénière de synthèse et de clôture.
Mise en commun des ateliers Série D
Résolution sur « la COP 21, l’atome et le climat » et adoption d’une « feuille de route » issue des Rencontres
12h : Extinction de la Flamme du Désarmement Nucléaire
12h 30 : Repas de clôture, festif et républicain, à l’Auberge de Jeunesse (sur inscription)
INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS : contact@acdn.net 06 73 50 76 61
A Saintes, ville bimillénaire, la Flamme pour le Désarmement Nucléaire brûle périodiquement depuis les 1e Journées du Désarmement Nucléaire (JDN), en mai 2001. Cette Flamme citoyenne, honorée depuis cette date par les édiles de toute couleur politique, rallumée du 6 au 9 août 2015 pour commémorer le 70e anniversaire des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, le sera à nouveau du 23 au 25 octobre pendant les RMVD.
Siège social de l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN), Saintes a accueilli en 2004, 2006 et 2008 les 1e, 2e et 3e Rencontres Internationales pour le Désarmement nucléaire, biologique et chimique (RID-NBC), au cours desquelles furent plantés les arbres d’Hiroshima et de Nagasaki et établis de nombreux contacts internationaux ; en 2004 la mission d’Hiroshima pour la paix mondiale, qui vit deux hibakusha apporter leurs témoignages, rallumer la Flamme pour le Désarmement Nucléaire et la porter à travers la ville ; en 2009, la marche mondiale pour la paix et la non-violence, accompagnée par la Flamme d’Hiroshima ; en 2011, les Etats Généraux pour un Monde Vivable (EGMV) et en 2013 les Rencontres pour un Monde Vivable (RMV) ; en août 2014 un jeûne collectif pour un monde libéré du danger nucléaire.
Saintes est la seule ville de France, avec Saint Pierre d’Oléron (autre commune de la Charente Maritime), à être à la fois membre du réseau mondial « Abolition 2000 » et des « Maires pour la Paix ». On y travaille à la paix, au désarmement, à la dénucléarisation militaire et civile de la France, de l’Europe et du monde. Sans céder aux pressions financières, qui trop souvent pèsent sur le mouvement antinucléaire.