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Appel du pape François à Nagasaki et Hiroshima. "Débarrassez-nous de ces armes criminelles !"




Publié le 25 novembre 2019

A Nagasaki :

"La paix et la stabilité internationales sont incompatibles avec toute tentative de compter sur la peur de la destruction réciproque ou sur une menace d’anéantissement total… La possession des armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive n’est pas la réponse appropriée." C’est une "perverse dichotomie" que de "vouloir défendre et garantir la stabilité et la paix sur la base d’une fausse sécurité soutenue par une mentalité de crainte et de méfiance... Un monde sans armes nucléaires est possible et nécessaire."

A Hiroshima :

"L’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est aujourd’hui plus que jamais un crime, non seulement contre l’homme et sa dignité, mais aussi contre toute possibilité d’avenir dans notre maison commune. L’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est immorale. Comme est immorale la possession d’armes atomiques."

"Nous aurons à en répondre. Les nouvelles générations se lèveront en juges de notre défaite si nous nous contentons de parler de paix sans le traduire concrètement dans les relations entre les peuples de la terre. Comment pouvons-nous parler de paix en construisant de nouvelles et redoutables armes de guerre ?"

Cet appel n’est pas nouveau. Le pape François ne disait rien d’autre lorsqu’il écrivait, le 7 décembre 2014, à la 3e Conférence sur l’impact humanitaire des armes nucléaires, pour son ouverture à Vienne :

"La dissuasion nucléaire et la menace de destruction mutuelle assurée ne peuvent pas servir de base à une éthique de fraternité et de coexistence pacifique entre les peuples et les Etats... Dépenser pour les armes nucléaires, c’est gaspiller la richesse des nations… Le désir de paix, de sécurité et de stabilité est l’une des envies les plus profondes du coeur humain… Ce désir ne peut jamais être satisfait par les seuls moyens militaires, encore moins par la possession d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive… La paix doit être bâtie sur la justice, le développement socio-économique, la liberté, le respect des droits humains fondamentaux, la participation de tous aux affaires publiques et l’instauration de la confiance entre les peuples… Un monde sans armes nucléaires est un objectif partagé par toutes les nations, répercuté par des leaders mondiaux, en même temps que l’aspiration de millions d’hommes et de femmes. L’avenir et la survie de la famille humaine reposent sur le fait de dépasser cet idéal pour s’assurer qu’il devient une réalité."

« Je suis convaincu que le désir de paix et de fraternité profondément implanté dans le cœur humain portera ses fruits grâce à des moyens concrets de garantir que les armes nucléaires soient bannies une fois pour toutes, pour le bienfait de notre maison commune... C’est mon grand espoir que cette responsabilité inspire nos efforts en faveur du désarmement nucléaire, car un monde sans armes nucléaires est vraiment possible. »

Mais de ces déclarations-là, pas un mot dans la presse française de l’époque, qui aujourd’hui encore fait remonter au mieux à 2017 et au traité d’interdiction les positions du Saint-Siège. Cinq ans plus tard, les convictions papales vont-elles enfin percer le mur du silence qui protégeait jusqu’à présent la soi-disant "dissuasion" française du questionnement et du contrôle populaires, grâce à quoi elle continue à proliférer en dépit de son caractère absurde, onéreux, incohérent et criminel ?

En réalité, malgré cette omerta, le peuple français dans son immense majorité partage déjà les convictions du pape : 85 % des Français (sondage IFOP 2018) veulent que la France participe à l’abolition des armes nucléaires et radioactives, et qu’elle engage avec tous les Etats concernés les négociations requises pour leur élimination. (1)

Désormais, il dépend des évêques français que le pape soit entendu en France, et des parlementaires que notre peuple puisse exprimer clairement, par référendum, sa volonté à ce sujet.

Plus de quarante députés et sénateurs appartenant à une douzaine de groupes parlementaires ont d’ores et déjà signé une Proposition de Loi visant à organiser ce référendum. (2)

Ils appellent leurs collègues à se joindre à eux. Les électeurs ont commencé à en faire autant. Abolir les armes nucléaires est une obligation morale et juridique et une question de survie. Consulter les citoyens, un impératif démocratique.

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(1) Sondage IFOP/ACDN, mai 2018 :

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(2) Sophie Auconie, Jean-Félix Acquaviva, Esther Benbassa, Justine Benin, Eric Bocquet, Moetai Brotherson, Alain Bruneel, Marie-George Buffet, André Chassaigne, Jean-Michel Clement, Laurence Cohen, Yves Daniel, Pierre Dharreville, Olivier Falorni, Michelle Gréaume, Nadine Grelet-Certenais, Sébastien Jumel, Claudine Kauffmann, Mansour Kamardine, Jacques Krabal, Joël Labbé, Bernard Lalande, François Michel Lambert, Jérôme Lambert, Jean-Paul Lecoq, Paul Molac, Jean-Philippe Nilor, Pierre Ouzoulias, Bertrand Pancher, Hervé Pellois, Christine Pirès Beaune, Loïc Prud’homme, Christine Prunaud, Sabine Rubin, Fabien Roussel, Maina Sage, Gabriel Serville, Bénédicte Taurine, Jean-Claude Tissot, Michèle Victory, Hubert Wulfranc.

Proposition de Loi :

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Sur le pape et l’épiscopat français :

Le pape des pauvres et de la paix ? Lettre ouverte aux cardinaux et aux évêques de France (14 mars 2013)

Le pape François déclare : "Un monde sans armes nucléaires est vraiment possible." (10 décembre 2014)

Adresse à la Conférence des évêques de France (24 décembre 2014)

Le pape François appelle un monde sans armes nucléaires et soutient leur abolition (15 avril 2017)