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In memoriam Vassili Nesterenko

Par Wladimir Tchertkoff


Publié le 13 septembre 2008

Chers amis,

En nous quittant, Vassili n’a pas laissé un vide derrière lui. L’Institut "Belrad" est notre héritage à tous désormais. L’œuvre de vérité et d’aide aux enfants continue grâce aux hommes et aux femmes fidèles qui ont suivi le professeur Nesterenko au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl, quand il a quitté l’Institut d’énergétique nucléaire d’Etat qu’il dirigeait, pour secourir les enfants dans les villages contaminés. D’autres l’ont rejoint au cours des 20 années qui ont suivi.

Nous continuerons à soutenir l’action de ces femmes et de ces hommes. Alexei Nesterenko reprend la direction de l’institut sur la voie tracée par son père, dont il était le collaborateur et le conseiller le plus proche pendant les dernières années. Ilsa, la femme de Vassili, continue le minutieux travail d’édition des bulletins trimestriels, qui informent sur le niveau de contamination des enfants et rendent compte des résultats des travaux de radioprotection de l’institut "Belrad" dans les villages.

Grâce aux centaines de publications scientifiques et médicales en langue russe, dont l’existence a été révélée récemment dans un ouvrage considérable signé d’Alexei Yablokov, de Vassili et d’Alexei Nesterenko, les conséquences médicales de la catastrophe de Tchernobyl ne constituent plus un "problème épistémologique insoluble" selon l’expression ridicule du fonctionnaire de l’AIEA, M.Gonzales, à la Conférence internationale de Kiev en 2001.

Grâce à ces publications, dont celles, fondamentales, des travaux rigoureux de Youri Bandajevsky qui lui ont coûté la prison et l’exil, Tchernobyl nous renseigne sur ce qui menace en ce moment même chez nous et affecte les organismes humains, suite aux "incidents" survenus cette année en Belgique (Fleurus), en Espagne, en Allemagne, en Autriche, en Slovénie, en Ukraine, en France (Bollène, Romans-sur-Isère, Tricastin, St. Alban, Pierrelatte.), mais aussi suite aux effluves quotidiens émanant en permanence des centrales en service normal, car les centrales atomiques sont structurellement incapables de retenir les rejets radioactifs liquides et gazeux. Ce sont les contaminations "à faibles doses" qui détruisent les organes vitaux des enfants, qu’ils vivent au Bélarus ou en France, comme n’ont cessé de l’affirmer les professeurs Nesterenko et Bandajevsky. Nous sommes tous de Tchernobyl.

Je vous envoie les témoignages de solidarité, d’admiration et de tristesse qui nous sont parvenus à la nouvelle de la mort de Vassili Nesterenko.

Si le départ de Vassili Nesterenko est douloureux pour l’amitié que nous lui portons, sa présence exemplaire et lumineuse nous accompagnera aussi longtemps que le mal le l’atome industriel ne sera pas éliminé de la planète.

Wladimir Tchertkoff

Secrétaire adjoint

Enfants de Tchernobyl Bélarus


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