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L’Azerbaïdjan menace d’engendrer une catastrophe nucléaire en frappant la centrale nucléaire arménienne de Metsamor

Publié le 18 juillet 2020

Les relations diplomatiques entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie se sont considérablement dégradées au point que les deux pays en sont venus à s’affronter militairement avec, chaque jour, l’emploi d’armes de plus en plus puissantes. Aujourd’hui, l’Azerbaïdjan menace officiellement de détruire la centrale nucléaire de Metsamor, ce qui pourrait engendrer une catastrophe nucléaire pour toute la région.


La centrale arménienne de Metzamor

Depuis 25 ans, l’Arménie et l’Azerbaïdjan se disputent la région du Haut-Karabakh (sud Caucase) dans des escarmouches quasi-quotidiennes. Après 4 ans d’une situation à peu près contrôlable, les affrontements se sont amplifiés gravement le 12 juillet 2020.

Si les deux camps se rejettent mutuellement la responsabilité des hostilités, les escarmouches ont fait place à une guerre ouverte avec l’emploi d’armement lourd (chars d’assaut, artillerie, missiles...). Plusieurs centaines de soldats seraient déjà morts.

Ce conflit localisé, qui peut nous sembler lointain, pourrait bien constituer une menace sérieuse pour toute la région depuis que les forces armées azerbaïdjanaises menacent la centrale nucléaire de Metsamor en Arménie avec des missiles.

En effet, frapper une centrale nucléaire, qui n’est absolument pas protégée contre de telles attaques, pourrait entraîner une véritable catastrophe nucléaire pour l’Arménie mais aussi les pays voisins comme la Russie, la Géorgie, la Turquie, l’Iran et même l’Azerbaïdjan.

La centrale nucléaire de Metsamor en Arménie, d’une puissance de 408 MW, est considérée comme l’une des centrales les plus risquées au monde. Construite dans les années 1970 et donc obsolète, elle ne comporte pas de structure de confinement primaire. En outre, elle se situe dans une région à forte sismicité. Cela n’a pas empêché le gouvernement arménien de prolonger sa durée d’exploitation jusqu’en 2026.

En réponse à cette menace sérieuse, l’Arménie a transféré d’urgence des systèmes de défense anti-aériens autour de la centrale nucléaire. L’Azerbaïdjan a officiellement menacé de frapper la centrale nucléaire, ce qui pourrait entraîner une situation critique pour toute la région, relate le site de défense Avia.pro : "La partie arménienne ne doit pas oublier que les derniers (...) systèmes en service dans notre armée sont capables de frapper la centrale nucléaire de Metsamor avec une grande précision, et cela se transformera en une immense tragédie pour l’Arménie", a déclaré le représentant du ministère azerbaïdjanais de la Défense, le Colonel Vagif Dargyakhly.

Cela priverait immédiatement 40 % du pays d’électricité, puis engendrerait une catastrophe environnementale avec les émissions radioactives et la gestion toujours extrêmement compliquée d’une catastrophe nculéaire comme en témoignent les accidents majeurs de Tchernobyl et Fukushima.

La Russie s’est récemment impliquée dans le conflit en protégeant l’Arménie avec des hélicoptères de combat tandis que la Turquie a fait part de son entière solidarité avec ses "frères" d’Azerbaïdjan. A ce titre, le président du parlement turc juge les "provocations" et les "actions agressives de l’Arménie" responsables du conflit. Pire, la Turquie menace de prendre part au conflit : « Nous condamnons fermement l’attaque ignoble contre la région de Tovuz en Azerbaïdjan. La douleur de l’Azerbaïdjan est notre douleur. La mort de l’armée azerbaïdjanaise ne restera pas sans réponse » , a déclaré Hulusi Akar, chef du ministère turc de la Défense.

Si les pourparlers se poursuivent pour mettre fin à cette dangereuse escalade, cela nous rappelle combien l’énergie nucléaire est une source d’énergie extrêmement risquée : aucune centrale nucléaire n’est construite pour endurer une attaque qu’elle soit terroriste ou liée à un conflit ouvert.

Les centrales nucléaires sont particulièrement vulnérables et sont des cibles faciles aux conséquences dévastatrices pour tout une région ou un pays.

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