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Saintes, 6 août 2019 : Hommage aux victimes de l’atome, et Appel au Parlement français Publié le 25 août 2019
Le 6 août 2019, comme chaque année, la ville de Saintes et l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN) ont commémoré ensemble les victimes des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août 1945. Plus de soixante personnes, parmi lesquelles les représentants de la Mairie et des Anciens Combattants, un député au Parlement européen, des représentants d’associations dont une association japonaise, des artistes et des citoyens de Saintes et d’autres villes proches ou plus lointaines, se sont rassemblées autour du monument aux morts, place du Palais de Justice, pour accomplir ce devoir de mémoire qui exprime aussi la volonté de préserver de la destruction l’humanité et la planète. Saintes est membre depuis juin 2000 du réseau mondial d’ONG et de municipalités "Abolition 2000", et depuis août 2008 de l’association des "Maires pour la Paix" (Mayors for Peace). ACDN est membre d’Abolition 2000 depuis sa fondation en 1996. Ces deux réseaux internationaux et leurs membres nationaux luttent conjointement pour l’abolition des armes nucléaires. Cet objectif était rappelé par une banderole placée d’un côté du monument aux morts, tandis que de l’autre côté un panneau présentait les visages de quelques-unes des victimes ayant péri par dizaines de milliers sous les deux champignons atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki.
Le président d’ACDN introduit la cérémonie en rappelant que les deux villes japonaises ne sont ni les seules, ni les premières à avoir fait l’objet d’un holocauste pendant la seconde guerre mondiale, et qu’elles ne peuvent servir en aucun cas à exonérer de ses responsabilités et de ses crimes le militarisme japonais de l’époque. Mais le martyre de leurs habitants et la tragédie des survivants (les "hibakusha") doivent nous rappeler la spécificité des armes nucléaires : pires encore que les armes de guerre, toutes destinées à tuer l’ennemi présumé, ce sont des armes de destruction massive, de massacre et d’extermination, qui ne font par nature aucune différence entre civils et militaires, visent essentiellement les cités, les populations, et sont ni plus ni moins des armes de crime contre l’humanité. Elles ont été condamnées à ce titre par l’Assemblée Générale des Nations Unies dans une résolution de 1961. Leurs effets sont particulièrement horribles et leur impact s’étend aux générations futures, à cause notamment de leur radioactivité. Autant de caractéristiques qui les rendent totalement inacceptables, sans pour autant nous faire oublier ni négliger toutes les atrocités imputables aux guerres en général. En réalité, les deux bombardements d’août 1945, l’un avec une bombe à l’uranium, l’autre avec une bombe au plutonium, furent avant tout conduits comme des expériences scientifiques. C’est ainsi que les villes-cibles potentielles furent retenues par les dirigeants américains dès avril 1945 (quatre villes à cette date, dont deux seraient choisies au dernier moment selon la météo) et interdites de tout bombardement afin de pouvoir attribuer exclusivement aux bombes atomiques les dégâts qu’elles produiraient.
Une minute de silence, drapeaux en berne, est observée en mémoire des victimes.
La Flamme du Désarmement Nucléaire,allumée pour la première fois en 2001, est rallumée pour le 74e anniversaire des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. Comme chaque année, elle brûlera jusqu’au 9 août. Avant de l’éteindre à 11h 02, le moment où la bombe "Fat Man" explosa sur Nagaski, une minute de silence sera observée, drapeaux en berne, pendant la durée de sa chute.
Des bouquets blancs sont déposés au pied de la Flamme au nom de la Ville de Saintes et d’ACDN, ainsi qu’un bouquet citoyen de fleurs sauvages. Lecture est donnée du message de M. Kazumi Matsui, président des Maires pour la Paix et maire d’Hiroshima. Le message de M. Tomihisa Taue, maire de Nagasaki et vice-président des Maires pour la Paix, sera lu le 9 août, lors de l’extinction de la Flamme. Danièle Comby, au nom de la municipalité de Saintes, explique le sens de sa présence à cette cérémonie et la fidélité de la Ville à son engagement humaniste. Pierre Pérochain, président de l’Union Locale des Associations d’Anciens Combattants (ULAAC), qui regroupe 5 associations saintaises, et Georges Mounier expliquent que les anciens combattants souhaitent la fin de toutes les guerres mais ne pensent pas que ce soit en menaçant de commettre des massacres qu’on les empêchera de se produire. Benoît Biteau, Conseiller régional de Nouvelle Aquitaine et depuis peu Député au Parlement européen, explique pourquoi il associe depuis des années son combat de paysan agronome pour une alimentation saine et une agriculture affranchie de la chimie au combat pour la paix, le désarmement, et l’abandon du nucléaire tant civil que militaire. Yuko Hirota, pianiste-compositrice de renom, née à Tokyo mais vivant aujourd’hui en France, fondatrice de l’association "Piano-no-ki" ("l’Arbre à pianos"), explique pourquoi son association accueille chaque année en France, à la campagne, des enfants de Fukushima ou de Tchernobyl qui ont besoin de se refaire une santé après avoir été exposés à la radioactivité, et pourquoi le nucléaire civil et militaire doit être abandonné. Carole Le Kouddar lit un poème qu’elle a intitulé "Un jour ?" "...Sens-tu les souvenirs où tremblent Cathy Lucas apporte le soutien du Mouvement de la Paix. Aline Bocenno invite l’assistance à chanter avec elle "Que sont devenues les fleurs ?" de Pete Seeger, dans la version française de Marlène Dietrich, et "Hiroshima", de Georges Moustaki : "Par tous les rêves piétinés,
En conclusion de la cérémonie, Jean-Marie Matagne lit "l’Appel au Parlement français" lancé depuis Saintes ce 6 août 2019 par l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire. "Mesdames, Messieurs les députés et sénateurs, "Votre responsabilité est très grande aujourd’hui. Nous vous demandons de bien la mesurer... "
MESSAGES DES MAIRES DES DEUX VILLES BOMBARDEES Message du président des Maires pour la Paix, M. Kazumi Matsui, maire d’Hiroshima, à ACDN et à la Ville de Saintes : "C’est un honneur et un plaisir pour moi de vous adresser ce message à l’occasion des cérémonies de commémoration des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août 1945. "Le 6 août 1945 à 8h 15, une bombe atomique, ce mal absolu, a explosé dans le ciel au-dessus d’Hiroshima. Sous le champignon atomique bouillonnant, de nombreux civils innocents furent privés de leurs vies et la ville d’Hiroshima fut réduite en cendres. Les scènes d’enfer carbonisant leur mémoire et les radiations rongeant leurs esprits et leurs corps sont encore maintenant des sources de douleur pour ceux qui ont réussi à survivre. "74 ans plus tard, il reste encore quelque 14 000 têtes nucléaires dans le monde, et la probabilité augmente de voir se reproduire aujourd’hui, intentionnellement ou par accident, ce que nous avons vu à Hiroshima après l’explosion et qui a plongé les gens dans l’agonie. En outre, certains pays expriment ouvertement un nationalisme chauvin et modernisent leurs arsenaux nucléaires, ranimant des tensions qui s’étaient atténuées avec la fin de la Guerre froide. Si la famille humaine oublie son histoire ou cesse de s’y confronter, nous pourrions commettre de nouveau une terrible erreur. "C’est précisément pour cela que nous devons continuer à parler d’Hiroshima, et que les efforts pour éliminer les armes nucléaires doivent se poursuivre en se fondant sur des actions intelligentes des dirigeants du monde entier. "Il y a deux ans, le prix Nobel de la Paix a été attribué à ICAN, une organisation qui a contribué à créer le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires. Ainsi, l’esprit des hibakusha se répand à travers le monde. L’importance de s’instruire sur la réalité des bombardement atomiques et de travailler pour un monde sans armes nucléaires ayant été une fois de plus reconnue, les dirigeants du monde doivent négocier de bonne foi l’élimination de leurs arsenaux nucléaires, ce qui est une obligation légale d’après de Traité de Non-Prolifération nucléaire. De plus, ils doivent s’efforcer de faire du Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires une pierre blanche sur le chemin qui conduit à un monde libéré des armes nucléaires. "Pour que les dirigeants concentrent leur raison et leur clairvoyance sur l’abolition des armes nucléaires, la société civile doit respecter les différences, construire une confiance mutuelle et faire de l’abolition nucléaire une valeur partagée par toute l’humanité. Dans ce contexte, il est vraiment important que vous vous soyez rassemblés pour ces cérémonies de commémoration des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août 1945, afin d’appeler à un monde en Paix, libéré des armes nucléaires. Je tiens à vous exprimer mon plus profond respect. "Les Maires pour la Paix, qui rassemblent plus de 7700 villes membres dans 163 pays ou régions, s’efforcent de créer un environnement favorable pour encourager les dirigeants du monde entier à entreprendre de telles actions. J’aimerais demander à chacun de vous de poursuivre ses efforts pour éliminer ce mal absolu que sont les armes nucléaires et pour réaliser un monde de paix. "En conclusion, je vous adresse mes meilleurs vœux pour le plein succès de cette manifestation comme pour la santé et le bonheur de tous les participants." Message de M. Tomihisa Taue, maire de Nagasaki et vice-président des Maires pour la Paix, aux habitants de Saintes : "Au nom des citoyens de Nagasaki, j’aimerais adresser ce message à la « Flamme du Désarmement Nucléaire ». "A 11h 02 le matin du 9 août 1945, Nagasaki subit en un instant les dommages et la dévastation provoqués par une seule bombe atomique. 74 000 vies précieuses furent perdues, et 75 000 autres personnes furent blessées. Encore aujourd’hui, celles qui survécurent de justesse portent de profondes blessures physiques et mentales qui ne guériront jamais et continuent à souffrir des effets de leur irradiation. "Ces survivants, les hibakusha, et les citoyens de Nagasaki, sont résolus à s’assurer que personne d’autre en ce monde ne subira jamais la tragédie d’un bombardement atomique et, souhaitant du fond du cœur que « Nagasaki soit le dernier lieu sur terre à souffrir d’une dévastation nucléaire », ils n’ont cessé d’appeler à la réalisation d’un « monde sans armes nucléaires ». "L’année prochaine marquera le 75e anniversaire du bombardement. Cependant il existe actuellement environ 14 000 têtes nucléaires à travers le monde. Les affaires internationales au regard des armes nucléaires en sont arrivées à un point critique. "Maintenant plus que jamais, pour réaliser un monde sans armes nucléaires le plus tôt possible, la société civile doit unir ses forces et élever sa voix en cette matière. "Les efforts de chacun sont inestimables et peuvent devenir une force de pression formidable qui nous conduira à la paix. En tant qu’alliés énergiques et déterminés, nous continuerons à avancer sur le chemin qui mène à un monde sans armes nucléaires et c’est ensemble que nous étendrons la paix dans le monde. "A travers la « Flamme du Désarmement Nucléaire », je souhaite que vous fassiez partager notre désir de paix et élargissiez les voix qui appellent à l’abolition des armes nucléaires." *** Intervenants Benoît Biteau J-M Matagne, Danièle Comby, Benoît Biteau Carole Le Kouddar Yuko Hirota Aline Bocenno Jean-Marie Matagne
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