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Charlie-Hebdo : Cabu et les siens, victimes de la bombe atomique


Publié le 8 janvier 2015

Ils détestaient la bombe atomique. Ils en sont morts, malgré elle et, indirectement, à cause d’elle.

Ils étaient contre la bombe.

Comme en témoigne cette vidéo, tournée par Jacques Bernasconi devant l’Hôtel de Ville de Paris en août 2010, Cabu, Honoré et d’autres dessinateurs de presse honoraient de leurs pointes l’abolition des armes nucléaires. Sur ce sujet, ils étaient, hélas, l’exception qui confirme la règle de l’omerta médiatique française. Cabu et les siens étaient des nôtres.

Ils étaient contre la bombe parce qu’ils étaient contre la guerre, toutes les guerres, tous les massacres, et contre les armes qui les préparent tout en prétendant le contraire. Ils étaient antimilitaristes - Cabu pour avoir vécu la guerre d’Algérie. Ils étaient contre la bêtise humaine, même et surtout quand elle occupe le sommet de l’Etat.

Ils étaient pour le désarmement, parce qu’ils étaient pour la fraternité et la dignité des humains.

Souvenir personnel : dans le sillage de mai 68, nous fîmes appel à Cabu lorsque la municipalité de Schiltigheim, dans la banlieue de Strasbourg, ne trouva rien de mieux, pour reloger une vingtaine d’immigrés entassés par des marchands de sommeil dans une maison menaçant ruine, que de leur attribuer des lits superposés dans les cellules d’une prison désaffectée, dont elle leur fit repeindre les murs. Cabu en fit le récit dans une page de dessins, peut-être même une double page, que ma mémoire situe, à tort ou à raison, au printemps 1969 et dans Hara-Kiri. Nous la reprîmes dans un journal éphémère au nom de notre association, que nous avions baptisée « SATI » (Solidarité Avec les Travailleurs Immigrés) par dérision envers un café distribué localement, le « café SATI », dont la publicité utilisait une « tête de nègre » digne de Banania. La dérision au service de la solidarité et de la fraternité, tel était Cabu.

Cabu et les siens sont morts malgré la bombe.

Comme les victimes du 11 septembre 2001. Contre les terroristes, la bombe, américaine, française ou russe, ne sert rigoureusement à rien. Elle ne les dissuade pas, ne les arrête pas, ne les tue même pas. On n’utilise pas un marteau pilon pour écraser des mouches.

Pire : la bombe atomique les fait rêver. Imaginez un instant que des terroristes se l’approprient. Combien y aurait-il de victimes à Paris ? Une douzaine, au siège d’un journal satirique ? Non, des millions. Pensons-y sérieusement : le massacre de Charlie-Hebdo n’est peut-être qu’un modeste avertissement, une pâle préfiguration du massacre atomique qui attend les Français avec leur stupide bombe dont ils menacent le monde. On leur fait croire qu’elle les protège des bombes des autres, alors qu’elle ne fait qu’en perpétuer la menace et en encourager la prolifération, y compris entre les mains d’ « acteurs non-étatiques ».

Cabu et les siens sont morts à cause d’elle.

Oui, car il y a exactement trente ans, en janvier 1985, Mikhaïl Gorbatchev lançait une campagne diplomatique et un mot d’ordre à peine croyables : « Plus aucune arme nucléaire d’ici l’an 2000 ! ».

Si cet appel avait été entendu et réalisé, Cabu et les siens ne seraient très probablement pas morts aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que, sans elle, le monde eût été complètement différent, de sorte que le fanatisme islamiste n’aurait trouvé aucun terrain où prendre racine et proliférer.

Oui, mais voilà : la poursuite du bonheur, tendance majoritaire chez les humains, n’est pas la pente naturelle de l’histoire. L’Histoire se moque bien du bonheur des individus. Pourquoi ? Avant tout parce que les individus les plus puissants qui orientent l’histoire se moquent complètement du bonheur de ceux d’en-bas.

Sourds à l’appel de Mikhaïl Gorbatchev, les puissants qui nous gouvernent, soit par l’économie, soit par la politique, ont, à de rares exceptions près qui ne suffisaient pas à renverser la vapeur, préféré conserver et accroître leur pouvoir de domination et d’anéantissement, dont la bombe atomique était et reste le parfait symbole : si tu me résistes, je te liquéfie, je te liquide, je t’annule, je t’annihile, je te néantise. Voilà le monde dont la bombe est la clef de voûte.

En ces jours de quasi-unanimité nationale, dont on ne peut que se réjouir malgré la douleur d’avoir perdu des amis chers, il ne faudrait pas oublier cet aspect des choses : en consacrant des milliards d’Euros, de dollars, de livres, de roubles, de yuans, de shekels, de roupies et de wons à la chose militaire et en tout premier lieu à la bombe atomique, les puissances nucléaires entretiennent la misère, le ressentiment, la peur, la haine, qui font le lit de tous les extrémismes, notamment islamiste.

La terreur d’Etat nourrit le terrorisme. La meilleure voie pour combattre le second, c’est donc de renoncer à la première. Le peuple français, s’il veut se protéger et de l’un, et de l’autre, doit prendre en main sa propre sécurité. Il doit se tourner vers le Président de la République, le Premier ministre, le gouvernement et le Parlement et exiger d’eux qu’ils le consultent sur cette question absolument cruciale : « Voulez-vous que la France participe, avec les Etats concernés, à l’élimination complète des armes nucléaires, sous un contrôle mutuel et international strict et efficace ? »

La mise en place d’un autre logiciel politique, économique, social et sociétal, tourné vers la liberté, l’équité, le partage et la fraternité, passe par cette étape. Puissent les puissants entendre et écouter la voix du peuple. Puisse le peuple exiger la parole. Il est bien tard pour le faire, mais il en est encore temps.

Jean-Marie Matagne
Dessin : Alain Paillou


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