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20 ans après l’explosion, à 200 km de Tchernobyl
La ville russe de Novozybkov victime d’un génocide !


Publié le 10 octobre 2006

Une délégation de responsables français et ukrainiens de l’association humanitaire alsacienne « LES ENFANTS DE TCHERNOBYL » vient de rentrer d’une mission dans les régions du sud-ouest de la Russie fortement contaminées par les retombées radioactives de Tchernobyl.

Les 11 participants de la « MISSION SOLANGE FERNEX » (intitulée ainsi en hommage à leur amie disparue quelques jours avant leur départ) avaient un double objectif humanitaire et scientifique : évaluer la situation sur le terrain plus de 20 années après l’explosion du réacteur ukrainien le 26 avril 1986.

André Paris, scientifique, auteur de l’ouvrage de référence « Contaminations radioactives France et Europe » accompagnait l’équipe alsaco-ukrainienne muni d’un spectromètre gamma très performant pour évaluer la contamination en césium 137 de la couche superficielle des sols. Deux journalistes français ont suivi la délégation durant ce premier séjour en Russie des « Enfants de Tchernobyl ».

Si l’association française a sillonné le sud de l’Oblast de Briansk, elle s’est essentiellement attardée à Novozybkov, une ville où vivent 47 000 habitants. A la demande des autorités municipales de cette ville, l’équipe française s’est chargée de faire durant 4 jours des mesures de radioactivité des sols dans une cinquantaine d’endroits : en ville, dans les potagers, au parc municipal, près des usines, dans les espaces verts des écoles, au théâtre, au stade, aux abords de l’église municipale, dans les bois proches,...

Et les mesures sont sans appel. Partout, les chiffres s’affolent sur le compteur. Rares sont les zones décontaminées. La moyenne, avec des pics à 140 curies là où se déversent les gouttières, donne environ 15 curies au kilomètre carré...soit autant que dans la zone interdite de Tchernobyl située à près de 200 km de Novozybkov !

Les habitants consomment les légumes du potager, on donne le lait des vaches aux enfants, on cueille les baies et les champignons dans une forêt qui accuse des contaminations en césium de l’ordre de 25 à 30 curies par kilomètre carré, soit deux fois la valeur définissant en 1986 la « zone interdite de Tchernobyl ».

Pourquoi ce laxisme et cette négligence ? Parce que pour les autorités russes, qui cherchent à supprimer les avantages fiscaux et sociaux liés aux zones contaminées par la radioactivité, « Tchernobyl, c’est fini ». Certes l’administration mesure encore la radioactivité, mais elle ne la communique plus sous prétexte que « tout est normal ». Comme si la Russie ne voulait plus savoir : après tout, Tchernobyl est maintenant en Ukraine...Un raisonnement, 20 ans après l’explosion nucléaire, aussi stupide que celui des autorités françaises en 1986 : le danger est arrêté aux frontières !

Cette attitude coupable conduit à la disparition des mesures et des comportements de radioprotection et engendrent de fait des situations sanitaires dramatiques pour les populations de Novozybkov. Alors que la radioactivité des sols baisse naturellement lentement, la charge corporelle en composés radioactifs de l’organisme des habitants augmente. L’essentiel de la contamination se fait par les aliments. Qu’elle provienne du jardin, du marché ou d’une nature généreuse, la nourriture (légumes, lait, champignons, baies, gibier et poissons) est contaminée par le césium 137 radioactif qui s’est déposé en surface dans les jardins, les bois et sur les pâturages.

A l’hôpital de Novozybkov, les pathologies et maladies sont multiples. Outre les cancers de la thyroïde (16 rien qu’en 2005), on enregistre des taux élevés de tumeurs au cerveau, des cancers osseux...Mais d’autres maladies se déclarent aussi, alors qu’elles sont inhabituelles ailleurs chez des tout-petits, comme l’ostéoporose et la cataracte. Autre inquiétude, les malformations congénitales (organes sexuels, système nerveux...) : statistiquement, 238 nouveau-nés sur 1000 présentent des anomalies à Novozybkov. Par ailleurs, les jeunes couples ont de moins en moins d’enfants : dans la région, les naissances sont ainsi inférieures de 25% aux décès.

Ivan Nesterov, le Maire de Novozybkov, ne décolère pas : « Non, Tchernobyl n’est pas fini. Tchernobyl ne fait que commencer en propageant encore plus de mal, 20 ans après. Chez nous, c’est le génocide nucléaire, un génocide rampant... ».

Il se bat pour que ses administrés puissent conserver les « privilèges » liés à la radioactivité, comme l’exonération des impôts fonciers, des retraites augmentées, de meilleures bourses pour les étudiants et la priorité d’accès dans les universités de Moscou, l’anticipation de l’âge de la retraite, un séjour annuel en sanatorium, les soins et les médicaments gratuits et une myriade de petites « aides ». L’Etat russe veut déclasser Novozybkov au motif que la situation radiologique serait à nouveau « normale » et ainsi supprimer ces avantages. La ville de Novozybkov se lance dans un procès contre les autorités centrales de Moscou, les mesures de radioactivité « indépendantes » réalisées par « Les Enfants de Tchernobyl » seront utilisées dans ce procès.

Les mesures des sols réalisés par les bénévoles français sous les regards des autorités locales et des journalistes français mettent en évidence un indiscutable et important risque sanitaire encouru par les populations russes qui continuent de vivre sur des territoires contaminés par les retombées radioactives, en particulier le césium 137 qui reste très présent.

Les témoignages, les mesures scientifiques et les documents rapportés de leur mission par les responsables de l’association « Les Enfants de Tchernobyl » prouvent que, plus de 20 années après l’explosion du réacteur N°4 de Tchernobyl, une mobilisation réelle, sincère et efficace de la communauté internationale s’avère urgente et indispensable pour protéger et aider les victimes de Tchernobyl. Ce n’est pas un choix, mais une nécessité !

Pour sa part, l’association « Les Enfants de Tchernobyl » dont le siège se situe à Vieux-Thann (Haut-Rhin) apportera une aide aux populations russes de Novozybkov tout en poursuivant son soutien aux « Enfants de Tchernobyl » qui vivent au nord de l’Ukraine et au Bélarus, les deux autres principales républiques victimes de cette catastrophe qui se poursuit.

L’association lance un appel aux dons pour financer ses nombreux projets.

COMMUNIQUE - 10 OCTOBRE 2006

Association LES ENFANTS DE TCHERNOBYL

84, route d’Aspach 68800 Vieux-Thann / FRANCE

Site internet : www.lesenfantsdetchernobyl.fr


RUSSIE : LE MENSONGE NUCLEAIRE

Interview du journaliste Jean-Charles Chatard par le magazine corse ARRITTI

Pour le 20ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, l’ensemble des médias internationaux ont jeté unanimement un coup de projecteur sur la Bielorussie et l’Ukraine, mais les reportages et les investigations consacrées à la Russie de Wladimir Poutine ont été inexistants. Pourquoi ce silence ? Très peu de journalistes et d’ONG ont obtenu l’autorisation pour se déplacer dans les zones arrosées par le nuage. Le pouvoir russe, qui est loin d’avoir rompu avec les méthodes de l’époque communiste, n’est pas très favorable à la médiatisation des conséquences sanitaires du nuage radioactif. En septembre dernier, Jean-Charles CHATARD, journaliste insulaire et auteur du documentaire "Corse, le mensonge radioactif", a eu l’opportunité d’accompagner au coeur de la Russie l’association des enfants de Tchernobyl. De retour en Corse, il nous fait part de ses premières impressions :

ARRITTI : Dans un premier temps, quels étaient les objectifs de la mission en Russie ?

JC : Après 15 années d’existence, cette ONG française qui a concrétisé près de 120 projets en Ukraine et en Biélorussie, a souhaité monter une mission de prospection à Novozybkov, une ville moyenne de 43000 habitants, située dans la province de Briansk et à seulement 200 kilomètres de la centrale de Tchernobyl. Dans l’optique d’un futur projet d’aide humanitaire apporté aux enfants russes, nous devions recueillir de précieuses informations sur les conséquences sanitaires de la catastrophe dans ce kolkhoze radioactif oublié de Moscou, gangrené par la pauvreté et une corruption d’un autre âge.

ARRITTI : Comment s’est déroulée votre arrivée en Russie ?

JC : Rocambolesque !!! La douane russe a bloqué trois heures notre petite délégation occidentale sous le prétexte fallacieux que nous étions porteur d’une caméra de télévision et d’un détecteur de radioactivité. Malgré nos papiers en règle, il a fallu l’intervention personnelle et influente du maire de Novozybkov pour que nous puissions enfin fouler le sol russe. Dès le franchissement de la frontière, le premier magistrat de la ville a insisté pour qu’André Paris, scientifique de l’association, fasse rapidement des mesures de radioactivité au cœur des zones forestières et urbaines de la commune.

ARRITTI : Pourquoi cette demande soudaine du maire ?

JC : Avant notre déplacement, très peu de données scientifiques filtraient sur l’état actuel de la contamination mais aussi sur les habitudes alimentaires des populations vivant dans ce territoire reculé de la Russie. Nous étions loin d’être informés qu’il existait, en fait, au centre de cette région rurale, un scandale politico sanitaire de grande ampleur lié aux conséquences de la catastrophe de Tchernobyl.... Au début de notre séjour, nous apprenons de la bouche du maire que la région de Novozybkov avait été fortement contaminée en avril 1986 par les retombées radioactives, les terres étaient devenues de fait incultes et l’économie locale avait été quasiment anéantie. Les populations locales ont ainsi obtenu pendant 20 ans de nombreux avantages sociaux : pension retraite, bourse scolaire, allocation logement et une meilleure prise en charge médicale.

Mais aujourd’hui, le Président Poutine, qui envisage de tourner définitivement la page de Tchernobyl, compte supprimer ces aides aux populations pauvres. Pour y parvenir, rien de tel que la désinformation et l’utilisation d’une bonne vieille méthode (bien connue en France) pour faire disparaître d’un tour de magie la radioactivité : la falsification des mesures de la contamination des sols et des aliments consommés. Malgré une durée de vie de trois siècles, l’Etat russe a osé annoncer, au nez et à la barbe des autorités de cette région, que les quantités de césium 137 étaient à présent négligeables et ne représentaient aucun danger. Les enjeux économiques ont à nouveau pris le pas sur la santé des populations. La présence d’André Paris au sein de notre délégation a donc pris une tournure inattendue.... Devant les caméras de télévision et la presse écrite russe, André a pu réaliser des dizaines de mesures de terrain avec le service local de radioprotection, le maire, le pope de l’église orthodoxe, et les habitants de Novozybkov.

ARRITTI : Les mesures d’André Paris ont-elles révélées un nouveau mensonge russe ?

JC : Sans hésitation, oui !!! Vingt après la catastrophe, la radioactivité est encore très présente dans cette ville russe mais aussi, plus grave, dans les potagers des particuliers. André y a mesuré des taux de césium 137 supérieurs à 800 000 bq/m² et des pics de 1 million de béquerels dans les zones agricoles et forestières. Pour vous donner un ordre d’idée, la zone interdite de Tchernobyl commence dès que le compteur Geiger crépite et dépasse le seuil des 555 000 bq/m²..... Nous étions conscients que nous soulevions un gros lièvre dans une région totalement abandonnée par le Soviet Suprême. Au cours d’une cérémonie publique de remise de diplôme (une célébration digne de l’héritage soviétique), l’association des enfants de Tchernobyl a pu révéler à la population le résultat de ses mesures ainsi que les possibles aides humanitaires apportées aux enfants de la région : financement de séjours en France dits « de décontamination », distributions de comprimés de pectine pour baisser le taux de radioactivité dans le corps et des aides pour la réhabilitation de l’hôpital délabré de la ville. Ce jour là, les citoyens de la ville étaient révoltés contre Moscou et une procédure en justice a été engagée pour contrer les trucages de Poutine.

ARRITTI : Vous étiez donc au cœur d’une polémique, existait-il un danger de vous faire expulser du pays ?

JC : Depuis la révolution orange en Ukraine, le Président russe a fait voter des lois draconiennes qui limitent sévèrement le champ d’action des ONG étrangères en Russie. Poutine, dernier directeur général du KGB, pense que les associations humanitaires occidentales regorgent d’agents de renseignement qui pourraient permettre, un jour, le renversement de son régime. Le jour où nous avons fait la Une de la presse écrite russe, le FSB (ex KGB) a rendu une petite visite de courtoisie à Monsieur le Maire... Malgré cette attention particulière de la police russe, nous avons pu poursuivre en toute liberté nos investigations.

ARRITTI : Quel est le type de régime alimentaire dans ces campagnes russes ?

JC : Il est identique à celui de la Corse rurale où les produits laitiers et les légumes frais sont présents tous les jours dans l’assiette du consommateur. En Russie, la pauvreté généralisée induit inexorablement une volonté prononcée pour la consommation des champignons radioactifs. Quand je me suis baladé dans le marché de la ville, en septembre dernier, c’était le produit local dangereux à bas prix qui se vendait le mieux...

ARRITTI : Aujourd’hui, les enfants russes, qui vivent dans ces zones contaminées, sont ils en danger ? Y a-t-il urgence ?

JC : Je crois qu’il est temps d’agir très vite, mais pas dans six mois....dès aujourd’hui !!! Chaque jour qui passe, au cœur de ce poison inodore et incolore, ce sont des milliers de gamins pour la plupart innocents qui cumulent des doses inhumaines de radioactivité. Le risque est de développer dans un cours délai des complications médicales de type cancer et d’accélérer des mutations génétiques indélébiles pour les générations futures. L’acte le plus fort, ce serait d’adhérer à l’association des enfants de Tchernobyl et d’accueillir pendant l’été les enfants russes de Novozybkov au sein de quelques familles en Corse.


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